Le mouvement d'occupation des lieux culturels, lancé début mars par les intermittent·es du spectacle au théâtre de l’Odéon et dans de nombreux théâtres à travers la France, dépasse les revendications de leur secteur. Il met en évidence la gestion calamiteuse de la pandémie par le gouvernement qui, en mettant à l’arrêt forcé tous les secteurs décrétés « non-essentiels » sans apporter des mesures d’aide adaptées, a encore fragilisé les citoyen·nes les plus précaires.
Les vacataires, les contractuel·les, les intérimaires, les auteur·ices, les intermittent·es, les artistes, les saisonnier·es, les étudiant·es, les sans-papiers… toutes et tous sont passé·es entre les trop larges mailles des aides. Leur précarité économique forcée vient s’ajouter au délabrements programmé des services publics, à la détresse des travailleur·ses de la santé et de l’éducation, et à l’augmentation constante des chômeur·ses et des privé·es-de-droits.
Le gouvernement a fait le choix de ne soutenir que l’économie de marché et le monde de la finance, qui tirent profit de la crise. Il continue sa guerre contre les précaires en maintenant la réforme de l'assurance chômage, qui prévoit de réduire drastiquement le montant de l'allocation tout en complexifiant son accès.
Formes des Luttes veut s’associer à ce mouvement, qui prend ses racines dans les théâtres, mais ne demande qu’à pousser à l’extérieur. C’est pourquoi nous lançons un appel aux graphistes, dessinateur·ices, plasticien·nes, illustrateur·ices, en nous associant à celui déjà lancé par le Snapcgt après la «prise de l’Odéon» : faisons des images* qui pourront parer les nombreux lieux occupés par les travailleur·ses de la culture mais aussi les bistrots fermés, les entreprises désertes, les universités vidées, etc. et qui rejoindront les cortèges à venir, pour lutter contre toutes les formes de précarité, matérielle ou psychologique, contre la casse sociale, contre la logique du profit qui se fout de nos conditions d'existence.
* Affiches, tracts, banderoles, bombages, stickers, projections.... Dans le monde réel, n’hésitez pas à adapter vos visuels à des formats qui se portent dans les manifestations, s’accrochent aux façades ou animent les événements dans les lieux occupés.
12/04/2021